ON A ATTENDU ET LE CIEL NOUS A ENTENDU
Vingt-six ans d’attente pour un véritable chef d’État
Vingt six ans : il aura donc fallu plus d’un quart de siècle pour qu’arrive à la tête du Bénin, un chef d’État. J’imagine la tête que font certains en lisant ma pensée de ce matin. Ma première phrase choque, mais au fond, ils savent que c’est une réalité incontestable que Patrice Talon demeure jusqu’à ce jour un enjeu pour certains de ses compatriotes ; un mystère qu’il reste à cerner ; celui qui échappe à l’apprivoisement de ses compatriotes ainsi que de ses adversaires politiques.
Audace et témérité : les mots qui définissent Patrice Talon
Quel mot pour résumer cette situation qu’est devenue l’homme Patrice Talon : Audace ? Témérité ? Il faut de l’audace pour diriger un peuple aussi contestataire et versatile à la fois. Ceux qui l’ont précédé ont trop vite déposé les armes, peut-être trouvaient-ils en ce geste une position agréable à leurs affaires personnelles.
Le bilan accablant des prédécesseurs
Vingt-six ans durant nous avons vécu des chefs d’État discoureurs, des chefs d’État poseurs de premières pierres et créateurs d’éléphants blancs, des chefs d’états bon élève des institutions de Bretonwood, des chefs d’État crampons et marcheurs, des chef d’État universitaires, des chefs d’état banque mondiale, des chefs d’états fils du terroir, des chefs d’état mère poule, adeptes du populisme, qui disent toujours oui à tout et qui permettent que les Béninois sans aucune petite pour les autres , s’accroupissent et fassent leurs besoins sur leur tête. Nous avons connu des chef d’état atteint de tremblote devant les syndicalistes puis des chefs d’État rageur, qui criaient, pleuraient, vociféraient , suppliaient à tous vents.
Sans action de grâce, sans marche, sans larmes à la télévision : il engage des réformes courageuses.
Mais aujourd’hui , celui qu’on a connu à partir de 2016 se montre particulier à tous points de vue. Il ne parle pas beaucoup, et n’apparait pas beaucoup sur les chaines de télévision.
· Il ne pleure pas à la télévision avant de mettre un terme à l’occupation anarchique des espaces publics. ·
Il n’organise pas de marche avant de déclarer la guerre la plus efficace de notre histoire, à la corruption ·
Il n’organise pas cérémonie d’action de grâce pour choisir les chefs lieu de nos départements ·
Il ne demande pas l’autorisation des grands lobbys du médicament avant de secouer les lignes de distribution de médicaments illicites. ·
Il ne distribue pas de billets de banques aux usagers de la route avant de faire respecter le port du casque et le respect des pistes cyclables ·
Il ne fait pas de conférence présidentielle avant de limiter les grèves anarchiques dans les secteurs sensibles de l’administration publique. ·
Il ne passe pas sur les chaînes internationales avant de conduire le projet à fort potentiel touristique de parc de la Pendjari ·
Il n’attend pas la veille des élections pour que le projet d’asphaltage soit une réalité ·
Il ne passe même pas en vedette dans la construction et la mise en route de la centrale thermique de Maria Gleta 2
· Et surtout, il ne demande la permission de personne pour avancer, aller vite. · Il n’attend pas des occasions risque zéro pour montrer que le Bénin ne tremblera plus jamais dès lors que le Nigeria ferme sa frontière.
Chaque chose en son temps
Cela fait si longtemps que notre pays aurait dû rencontrer son modèle de chef d’État. Mais la nature est ce qu’elle est. Rien n’arrive avant l’heure, rien n’arrive après l’heure. Tout arrive lorsque c’est l’heure que ça arrive.
Rodrigue SOSSA, jeune acteur politique
