À quelques jours de la proclamation officielle des résultats définitifs de la présidentielle camerounaise, prévue au plus tard le 26 octobre, des informations exclusives laissent entendre que le président sortant Paul Biya aurait proposé à son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, le poste de Premier ministre.
Une élection sous haute tension
Selon les chiffres communiqués par la Commission nationale de recensement des votes, Paul Biya serait arrivé en tête avec 53,66 % des suffrages, contre 35,19 % pour Issa Tchiroma Bakary. Ce dernier, ancien ministre et figure politique de premier plan, conteste vigoureusement ces résultats qu’il qualifie d’« irréguliers » et « contraires à la volonté populaire ».
Les tensions restent donc vives entre les deux camps. Tandis que le Conseil constitutionnel s’apprête à rendre son verdict, les partisans de Tchiroma Bakary multiplient les appels à la transparence et à la vigilance. Dans les coulisses, pourtant, des signaux d’ouverture semblent émerger du côté du pouvoir en place.
Une main tendue de Paul Biya
D’après des informations concordantes, Paul Biya aurait, dans un geste d’apaisement, proposé à Issa Tchiroma Bakary le poste de Premier ministre, une fonction clé du gouvernement camerounais. Cette offre, bien que non confirmée publiquement, viserait à favoriser un climat de stabilité et à préserver la cohésion nationale après une élection particulièrement disputée.
Cette démarche, si elle se confirme, traduirait la volonté du président sortant de tendre la main à l’opposition pour construire un gouvernement d’unité nationale. Une initiative qui, selon plusieurs observateurs politiques, permettrait à Paul Biya de renforcer sa légitimité tout en intégrant dans son équipe une figure respectée et expérimentée comme Tchiroma Bakary.
Entre dialogue et méfiance
Toutefois, du côté du camp Tchiroma, la prudence reste de mise. Certains proches du candidat affirment que leur leader « reste attaché à la vérité des urnes » et ne saurait accepter un poste gouvernemental tant que les résultats ne seront pas clairement établis.
Pour d’autres, cette ouverture pourrait au contraire être perçue comme une reconnaissance tacite du poids politique de l’opposant, dont la campagne a profondément marqué cette élection.
Un tournant politique majeur
Quelle que soit l’issue, ces tractations marquent un moment charnière pour le Cameroun. Après plus de quatre décennies de pouvoir, Paul Biya semble conscient de la nécessité d’une nouvelle dynamique politique. En s’adressant directement à son adversaire, il cherche à ouvrir la voie à un dialogue apaisé et à montrer une image d’homme d’État conciliateur.
Si la proposition de Premier ministre venait à être officialisée et acceptée, elle constituerait un tournant historique dans la vie politique camerounaise, marquant peut-être le début d’une ère de coopération et de réconciliation nationale.
