Un discours combatif dans un contexte de tensions internationales croissantes
Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a livré un discours particulièrement véhément, réfutant avec force les accusations de génocide portées contre Israël dans sa guerre à Gaza. Face à une communauté internationale de plus en plus critique, le dirigeant israélien a choisi l’offensive, dénonçant ce qu’il considère comme une campagne de désinformation orchestrée par le Hamas.
Le rejet catégorique des accusations de génocide
« Prenez les accusations fausses de génocide, Israël est accusé de cibler des civils, mais rien n’est moins vrai », a martelé Netanyahu devant l’assemblée. Le Premier ministre israélien a insisté sur les mesures prises par son pays pour éviter les victimes civiles et a formellement nié toute tentative d’affamer la population gazaouite.
Cette défense intervient alors que plusieurs États et une commission d’enquête de l’ONU ont formulé des accusations de génocide contre Israël dans sa conduite des opérations militaires à Gaza. Netanyahu a balayé ces critiques d’un revers de main, les qualifiant de « fausses accusations » alimentées par la propagande du Hamas.
Une critique acerbe des médias et de la communauté internationale
Dans un passage particulièrement polémique de son intervention, Netanyahu s’en est pris directement aux médias occidentaux : « Le Hamas utilise les civils comme boucliers humains et comme accessoire pour leur guerre de propagande dégoûtante contre Israël, propagande que les médias européens avalent tout cru. »
Le dirigeant israélien n’a pas épargné non plus les dirigeants internationaux, qu’il a accusés de faiblesse : « Vous avez transformé le bien en mal et le mal en bien », a-t-il lancé, critiquant vivement les « dirigeants faibles » qui ne soutiennent pas les « soldats courageux » qui les « protègent ».
Un rejet ferme de la reconnaissance d’un État palestinien
L’une des déclarations les plus tranchantes de Netanyahu a concerné la question palestinienne. Il a dénoncé avec vigueur les pays qui ont récemment reconnu l’État de Palestine, affirmant qu’ils avaient « cédé » au Hamas. « Donner aux Palestiniens un État après le 7-Octobre est totalement insensé, nous ne l’accepterons jamais », a-t-il déclaré sans ambages.
Cette position inflexible s’étend même aux « modérés de l’Autorité palestinienne », que Netanyahu accuse également de rejeter l’existence d’un État juif, au même titre que le Hamas.
Un bilan militaire revendiqué
Sur le plan militaire, le Premier ministre israélien a dressé un bilan qu’il présente comme largement positif des opérations menées par Tsahal. « Pendant l’année passée, nous avons frappé les Houthis, y compris hier, nous avons écrasé l’essentiel de la machine terroriste du Hamas, nous avons estropié le Hezbollah, en éliminant la plupart de ses dirigeants et une grande partie de son arsenal », a-t-il énuméré.
Concernant le Hamas spécifiquement, Netanyahu a affirmé qu’Israël avait « écrasé l’essentiel » de sa machine terroriste et a exprimé sa volonté de « finir le travail aussi vite que possible ».
Un ultimatum direct au Hamas
Dans un passage particulièrement dramatique, Netanyahu s’est adressé directement au Hamas avec un ultimatum sans équivoque : « Si vous libérez les otages, vous vivrez ; sinon, Israël vous chassera. » Cette déclaration souligne l’importance centrale que continue de revêtir la question des otages dans la stratégie israélienne.
Le dirigeant a également appelé le mouvement islamiste à « déposer les armes », marquant sa volonté de poursuivre la pression militaire jusqu’à ce que ces objectifs soient atteints.
Des gestes diplomatiques vers le Liban
Malgré la fermeté générale de son discours, Netanyahu a eu quelques mots plus conciliants concernant le Liban. Il a salué les efforts du gouvernement libanais vers le désarmement du Hezbollah, tout en restant prudent : « Je le félicite pour son objectif annoncé de désarmer le Hezbollah. Mais nous avons besoin de plus que des mots. Si le Liban prend des mesures véritables et durables pour désarmer le Hezbollah, je suis sûr qu’une paix durable est possible. »
Un boycott symbolique révélateur
Le discours de Netanyahu s’est déroulé dans un contexte particulier, marqué par le départ en masse de nombreuses délégations au moment où le Premier ministre israélien montait à la tribune. Le Hamas n’a pas manqué de saisir cette occasion pour dénoncer « l’isolement d’Israël », y voyant un signe des « conséquences de sa guerre d’extermination » dans la bande de Gaza.
Remerciements à Donald Trump
Dans une note plus personnelle, Netanyahu a tenu à remercier publiquement Donald Trump pour son « action déterminée et audacieuse », sans préciser davantage la nature de cette reconnaissance, mais soulignant les liens privilégiés qu’entretient le dirigeant israélien avec l’ancien président américain.
Des opérations militaires qui se poursuivent
Pendant que Netanyahu s’exprimait à New York, les opérations militaires se poursuivaient sur le terrain. L’armée israélienne a notamment procédé à plusieurs arrestations durant la nuit à Naplouse, en Cisjordanie, ciblant selon ses propres termes des « suspects impliqués dans des activités terroristes ». Selon un responsable du Hamas, ces arrestations ont concerné des « anciens détenus, journalistes, universitaires et membres du parlement ».
Parallèlement, l’exode des habitants de Gaza-ville vers le sud de la bande de Gaza continue, témoignant de la poursuite des déplacements de population dans le territoire palestinien.
Un discours de défense dans un contexte d’isolement croissant
Le discours de Benjamin Netanyahu à l’ONU révèle la stratégie adoptée par Israël face aux critiques internationales croissantes : une défense ferme et offensive, rejetant en bloc les accusations tout en revendiquant les succès militaires obtenus. Cette posture tranche avec les appels croissants de la communauté internationale à un cessez-le-feu et illustre le fossé grandissant entre la position israélienne et une partie significative de l’opinion internationale.
Le boycott partiel de son discours par plusieurs délégations montre cependant que cette stratégie de communication ne parvient pas à convaincre une communauté internationale de plus en plus critique vis-à-vis de la conduite des opérations israéliennes à Gaza. La poursuite des opérations militaires, tant à Gaza qu’en Cisjordanie, suggère qu’Israël privilégie pour l’heure la voie militaire à celle de la négociation diplomatique.