Le gouvernement béninois poursuit sa stratégie d’industrialisation du pays avec l’institutionnalisation de pôles économiques régionaux dédiés à l’agro-industrie et à l’industrie légère. Cette initiative vise à démocratiser l’accès aux infrastructures industrielles et à favoriser un développement territorial équilibré.
Une réponse aux limites des zones économiques spéciales
Dans le prolongement de la loi n°2022-38 du 3 janvier 2023 fixant le régime des zones économiques spéciales, le Conseil des ministres a adopté un dispositif innovant : la création de pôles économiques régionaux. Cette décision stratégique répond à un besoin identifié sur le terrain.
En effet, de nombreuses entreprises agréées au code des investissements et évoluant dans l’agro-industrie ou l’industrie légère ne peuvent accéder aux zones économiques spéciales existantes, faute de remplir certaines conditions d’éligibilité. Les pôles régionaux constituent donc une solution intermédiaire, offrant un cadre physique adapté à ces acteurs économiques tout en participant à la décentralisation industrielle du pays.
Le succès de Glo-Djigbé comme modèle
L’initiative s’appuie sur les résultats encourageants de la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (GDIZ), mise en service il y a quelques années. Cette réussite, qui sera bientôt complétée par les zones de Sèmè-Podji et de Kétou, valide la pertinence de la stratégie industrielle gouvernementale.
Les pôles économiques régionaux s’inscrivent dans cette dynamique positive, avec l’ambition d’amplifier les acquis en matière de création d’emplois et de soutien aux initiatives entrepreneuriales locales. L’objectif est clair : assurer une meilleure répartition des opportunités économiques sur l’ensemble du territoire national, plutôt que de concentrer l’activité industrielle dans quelques zones privilégiées.
Une gouvernance structurée
Le décret adopté prévoit la mise en place d’autorités d’administration et de régulation pour chaque pôle. Ces instances auront des responsabilités cruciales : conduire les études de faisabilité, identifier et sélectionner les sites appropriés, assurer le zonage des tracés et superviser le développement des infrastructures.
Cette gouvernance structurée vise à garantir la viabilité des projets et leur intégration harmonieuse dans les territoires d’accueil. Elle permettra également d’accompagner efficacement les entreprises dans leur implantation et leur développement.
Des perspectives prometteuses
Au-delà de l’aspect infrastructurel, les pôles économiques régionaux portent une ambition plus large : celle d’un développement industriel équilibré et inclusif. En multipliant les points d’ancrage de l’activité économique sur le territoire, le gouvernement espère stimuler la création d’emplois locaux, favoriser l’émergence d’écosystèmes entrepreneuriaux régionaux et réduire les disparités territoriales.
Pour l’agro-industrie notamment, secteur stratégique pour le Bénin, ces pôles représentent une opportunité de valoriser les productions locales au plus près des bassins agricoles, réduisant ainsi les coûts logistiques et créant de la valeur ajoutée dans les régions productrices.
Cette politique de décentralisation industrielle confirme la volonté du Bénin de se positionner comme un hub économique attractif en Afrique de l’Ouest, tout en veillant à ce que les bénéfices de la croissance soient partagés équitablement sur l’ensemble du territoire national.






